Le soir autour de la table on a défini le plan de match. Pas le choix le lendemain soir nous devions être à Marrakech. Une minorité d’entre nous n’était pas intéressé par cette ville (dont moi!) mais ce n’était pas non plus une torture que d’y aller après tout.
Par contre la route à prendre a été sujette à discussion. Il y a une belle route en bitume qui relie les deux villes, assez scénique car elle traverse l’Anti-Atlas ou bien la piste de Telouet. Pat et Didier ont eu leur dose de piste et veulent passer du temps en ville, Jo qui a eu le malheur d’essayer le Discovery ne pense qu’à renter en France pour mettre le feu au Partol et acheté un Discovery et ne veux plus faire de hors route avec. Radu et moi voulons encore de la piste, Christophe qui a fait la piste il y a 5 ans nous propose de nous accompagner.
Parfait, nous avons nos deux groupes, deux motos et une voiture dans chaque.
Le matin nous disons au revoir à nos deux suisses rencontrés à Erfoud quelques jours plus tôt et retrouvés ici la veille avec des problèmes de carburateurs sur une de leur TDM, faisons des plans d’avenir en voyant une superbe cellule sur un 4X4 que son constructeur teste actuellement. «Ce serait bien non? Une moto, style KTM 250 sur un rack en arrière pour le sable» «Wow! Il y a même une douche!»…
Nous partons tous ensemble pour faire les pleins d’essence et gas oil. Au passage, je note que c’est ma consommation d’essence moyenne la plus élevée du voyage, le sable mou, les ensablements constant etc. ont monté le total à 5,8 litres au 100, ce qui est quand même pas mal du tout.
Les deux groupes se séparent à la station-service, on se retrouvera bien dans Marrakech avec quelques textos bien placés.
Les studios de cinéma de Ouarzazate, ici fut tourné Astérix et Cléopatre.
Petite déception la fameuse piste de Telouet est maintenant la route de Telouet depuis peu. Belle route d’asphalte neuve, étroite mais parfaitement lisse. Par contre le paysage est d’une beauté incroyable. Une vallée verdoyante et bien cultivée, entourée de montagnes ocres totalement arides. Contraste très étrange. La vallée abrite des kasbah troglodytes millénaires assez spectaculaires. Nous passons plus de temps à nous arrêter pour regarder le spectacle qu’à rouler je crois.
Rencontres avec des sympathiques cyclistes du pays basque, depuis 3 mois sur leur vélo. Ils sont venus il y a 3 ans et comfirment que 75% des pistes ont été couvertes en asphalte depuis.
Nous traversons la ville de Telouet lorsqu’une odeur nous fait tourner la tête et Christophe qui était en tête de convoi s’arrête sur le bord de la route. Une odeur de pain chaud envahi l’atmosphère et nous empli les narines… Nous suivons l’odeur jusqu’à une petite rue perpendiculaire à la rue principale. Là par une petite fenêtre nous découvrons un four à pain électronique importé spécialement (et à grands frais!) d’Italie. Le délire!
Nous achetons une bonne provision de pain l’appétit bien éveillé par ce fumet délicat de pain chaud et filons hors de la ville pour se trouver un coin tranquille pour le lunch. Jamais le pâté Hénaff n’avait eu meilleur goût, c’est sans doute le meilleur pain que j’ai mangé depuis bien longtemps. D’ailleurs, on en avait pris pour plus tard mais on a tout fini sur place!
Le hors route de la journée :
Nous reprenons la route et bientôt arrivons à la jonction avec la route principale pour Marrakech. L’arrivée en ville est un peu bordélique, fallait s’y attendre. Nous retrouvons finalement nos amis sur la place Jemaa El Fna. Ils sont déjà installés chez des amis de Didier et nous conduisent au riad en question à quelques minutes de là. L’endroit est magnifique dans un petit cul de sac sombre, on se croirait dans les films. Il y a peu de place de stationnement pour les 4X4. Jo s’en fout, de toute façon le Patrol est bon à brûler. Christophe n’est pas trop content de laisser sa voiture dans ce quartier qui ne lui semble pas très safe. Il tourne en rond pas mal, s’énerve et percute un taxi. Jo, qui est carrossier de profession, sort deux démonte pneus et arrange le taxi en moins de 30 minutes. Mais il est décidé de placer tous les véhicules dans un stationnement gardé pour la nuit.
Avec tout ça le soir est tombé nous repartons tous sur la place principale pour trouver un restaurant. Ce qui prend pas mal de temps, la majorité ne voulant pas manger dans les petits kiosques sur le trottoir, certains ne voulant pas manger italien (on est au Maroc après tout)...
À la réflexion nous aurions dû nous séparer en fait plutôt que rester en ensemble, ainsi tout le monde aurait eu ce qu’il voulait. Car quand nous sommes sortis du resto finalement choisi (et pas si terrible que ça!) le souk était fermé et nous n’avons presque rien vu de Marrakech.
Le petit jeune du groupe trouve le service trop long au resto... time for a siesta...
«devrais-je boire ça???»
230 kilomètres de fait ce jour-là, pas de piste mais un paysage vraiment extraordinaire par contre. Globalement encore une belle journée.